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Portrait d'une femme avec une couronne de fougère et des escargots sur la peau du haut du corps et du visage.

Qu'est-ce que l'empathie ?

Le mot “empathie” a plusieurs significations.

Il est nécessaire de clarifier ce que l’on désigne avec ce mot, car il y a une certaine confusion, et cela est d’autant plus important que des “travers” en lien avec l’empathie ont été détaillés, en particulier dans relation d’aide. Voir Thierry Tournebise, «Les pièges de l’empathie» et les enseignements d’Issâ Padovani ou son article ici .

J’ai trouvé plusieurs sens donnés au mot “empathie” : 

  1. la capacité à identifier l’état intérieur d’une autre personne, ce qu’elle ressent, quelles émotions la traversent, sans le ressentir soi-même. Cela n’est pas évident à priori comme en témoignent les difficultés qu’on certaines personnes ayant des troubles du spectre autistique (TSA).

  2. la capacité à ressentir ce que ressent l’autre, en se mettant d’une certaine manière à sa place. Soit indirectement par résonance avec notre propre vécu. Soit directement lorsqu’on a l’impression d’absorber les états émotionnels des autres comme ‘une éponge’ (voir les “empathes”, la “contagion émotionnelle”).

Ces deux premiers sens du mot sont surtout utilisés en psychologie, en sciences sociales ou cognitives.

  1. la capacité à avoir une posture intérieure donnant de la présence et de l’attention ouverte à l’autre, de l’accueil de ce qu’il ou elle vit, de la reconnaissance existentielle, avec chaleur, en étant distinct et en même temps proche, sans interférer avec ce que ressent l’autre ni rien ajouter de ce qui viendrait de nous : un espace ouvert à l’autre par et dans notre présence.

De la posture d’attention vers l’autre découle ce qui est appelé “l’écoute empathique (en particulier en CNV, qui rejoint celle “d’écoute active”). C’est dans ce sens que Mashall Rosenberg, Issâ Padovani, utilisent le mot ‘empathie’ à la suite de Carl Roger. On peut y trouver des reformulations et un guidage non directif qui permettent à l’écouté·e de clarifier ce qui est présent à l’intérieur et de se sentir entendu·e et reconnu·e.

  1. “Empathie” est aussi utilisé d’une manière encore plus large en parlant “d’être empathique” et en définissant l’empathie comme contenant un ensemble de compétences autour des émotions1 :
  • l’empathie affective nous permet de percevoir nos émotions et celles des autres sans être dans la confusion entre soi et autrui;
  • l’empathie cognitive, c’est comprendre pourquoi ces émotions surgissent;
  • la sollicitude empathique incite à prendre soin de nos émotions et de celle d’autrui.

Être empathique désignerait alors la posture dans laquelle nous faisons attention aux émotions exprimées, nous les comprenons, et nous y répondons : c’est une posture d’ailleurs indispensable au bon développement psycho-affectif des enfants1 .

  1. Enfin au cœur de la Communication Non-Violente se trouve la capacité d’auto-empathie, qui permet de sentir, d’accueillir de comprendre et de tenir compte de nos propres émotions en lien avec nos besoins qui sont communs à chaque être humain.

Pour ce qui est de la Maïeusthésie Thierry Tournebise, qui a mis en œuvre la Maïeushésie, ne préfère pas utiliser le mot empathie pour désigner la posture des praticien·nes qu’il propose en raison des confusions possible avec les tous les sens de ce mot, en particulier celui de “se mettre à la place de l’autre” et de “ressentir ce que l’autre ressent“qui introduisent de la confusion au lieu d’une distinction entre soi et l’autre, parce qu’en réalité on ne peut jamais se mettre à la place de l’autre : il utilise à place “d’écoute empathique” la notion d’état communicant, posture qu’il a beaucoup précisé et développé dans son enseignement.


J’ai découvert l’écoute empathique avec la Communication Non-Violentce, et je l’approfondis avec la Maëusthésie et l’état communiquant, que cela soit en la recevant ou en la donnant. C’une expérience pour moi très nourrissante et riche existentiellement, d’une profondeur et parfois d’une beauté qui me touche. Et c’est aussi tellement soutenant !


_1. Développer les compétences psychosociales à l’école : Osons la Communication Non Violente !, - Catherine Gueguen, Véronique Gaspard, Catherine Schmider, Réseau Canopée


Photographie : Tomás Schiller – Aeternus Pictures, konceptualny-portret-12