L'espace de la maieusthésie
Une brève présentation de la maieusthésie…
J’ai découvert la maïeusthésie de Thierry Tournebise après celle de la communication NonViolente (CNV) de Marshall Rosenberg, à laquelle je m’étais formé, et j’y ai vu une posture et une intention commune.
J’y ai trouvé des distinctions, des explications approfondies qui en même temps restent simples, ainsi qu’une dimension thérapeutique plus directe.
La Maïeusthésie est une posture d’écoute, de validation et de reconnaissance des autres et de nous même, dans toute notre diversité d’Êtres : passés, présents et futurs.
Elle a une place dans des contextes variés allant du quotidien à l’accompagnement thérapeutique.
Je présente ici brièvement la maïeusthésie, d’une manière personnelle et imagée, en soulignant de ce qui a résonné particulièrement pour moi, et en vous invitant à en lire davantage ailleurs.
Une confiance : la vie œuvre en nous même
Tout ce qui se passe en nous-même est pertinent.
Il n’y a rien à enlever.
Tout symptôme n’est pas là “à cause de” mais “spécialement pour” garder un chemin vers un “Être de soi” qui a été clivé et mis de côté, protégé par la “pulsion de survie”.
La “pulsion de vie” à l’œuvre tend vers une réintégration en nous-même de cet Être clivé, vers une complétude de Soi et un déploiement de qui l’on est.
Tout se passe comme si le symptôme était un “fil d’Ariane” nous permettant de rejoindre l’Être en attente qui appelle, afin de le réintégrer.
Nous pouvons avoir confiance en la Vie en nous : il y a là une justesse et une pertinence à l’œuvre.
Un postulat : l’autre seul sait pour lui-même
Je ne peux savoir pour l’autre. Je ne peux rien dire sur l’autre, ni rien lui imposer.
Je ne peux me mettre à sa place. Mon paysage intérieur n’est pas le même que le sien.
Lui ou elle seule sait et décide pour elle.
Je ne peux que proposer un éclairage, une reformulation, en demandant si cela s’en approche, et surtout ne rien affirmer. C’est une avancé en commun, dans une forme d’alliance.
Je n’attends pas que l’autre me réponde, m’ouvre son paysage, son vécu ou son ressenti. Rien ne m’est dû, c’est une chance, c’est un cadeau qu’il ou elle me fait.
Une posture : la délicatesse
Il en découle naturellement une grande délicatesse.
C’est dans une réjouissance d’être, maintenant et ici, ensemble, que tout se passe.
Qu’une rencontre avec “tact psychique” sont possibles. Distincts mais sans distance.
Et nous-même avec les Êtres, que nous avons été et que nous serons.
Et plus encore parfois : d’un point de vue ontique, avec tout ce qui a été, est ou sera.
Un état communicant : Rencontre et reconnaissance
Alors une validation des ressentis et une reconnaissance existentielle des Êtres permettent qu’il se réintègrent dans notre psyché. L’Être est alors vu, reconnu, considéré, et réhabilité, réintégré en nous-même.
C’est cette réintégration en soi-même qui est proprement thérapeutique et qui permet un déploiement de Soi.
Des ressentis : réjouissance et gratitude
Durant cette rencontre, on peut se sentir sincèrement réjouit de ce qui advient et avoir de la gratitude pour ce dont on est témoin.
Cela donne confiance en ce qui a lieu dans la justesse.
Une distinction : Les Êtres ne sont pas ce qu’ils vivent
Il s’agit donc de différencier ce qui est de l’ordre de l’Être de ce qui est de l’ordre des événements, des choses ou des faits.
Et de porter notre attention sur les Êtres, au delà de leur ressentis.
Je ne suis pas ce que j’ai vécu. Je suis une infinité d’Êtres qui ont vécu des événements et ont eu ressenti.
Ainsi la rencontre a lieu avec l’Être lui-même. Je ne le confond pas avec ce qu’il à vécu.
C’est bien l’Être en nous qui a besoin d’être rencontré, validé, reconnu et considéré dans ce qu’il a d’inestimable. Et c’est cela qui profondément apaise.
Notes :
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On parle des Êtres de soi plutôt que de part de soi, pour signifier que celui ou celle que nous étions est encore un être entier, et non une partie, un morceau de nous : de ce point de vue nous sommes constitués de tous les Êtres que nous avons été, et plus encore…
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Au cours d’une séance de maïeusthésie on suit un guidage non directif sans influencer et encore moins imposer, même subtilement. Une fois un Être “qui appelle” identifié, une rencontre est proposée, avec une invitation à “mettre son d’attention sur” cet Être, en silence ou plus souvent lors d’un dialogue exprimé oralement.
Pour en découvrir davantage :
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Interview avec Thierry Tournebise - Maïeusthésie et psychologie de la pertinence par Pauline Wald.
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Le site de Thierry Tournebise avec des dizaines d’articles en accès libre.
Photographie : Mona Kuhn, portrait 8, 2011