Les sens d'«empathie»

Portrait d'une femme avec une couronne de fougère et des escargots sur la peau du haut du corps et du visage

Le mot "empathie" a plusieurs significations, il est souvent utilisé sans préciser et une confusion peut s'en suivre. J'essaie ici de clarifier les emplois de ce mots et je vous invite à en préciser le sens lorsque vous l'utilisez.

 

 

 

Cela est d'autant plus important que des pièges de l'empathie, en particulier dans relation d'aide, ont été identifiés. Voir Thierry Tournebise, «Les pièges de l'empathie» et les enseignements d'Issâ Padovani ou un article ici .

J'ai trouvé trois grands sens au mot "empathie" : 

  • la capacité à identifier l'état intérieur d'une autre personne, ce qu'elle ressent, quelles émotions la traversent sans le ressentir soi-même. Cela n'est pas évident à priori comme en témoignent les difficultés qu'on certaines personnes ayant des troubles du spectre autistique (TSA)

  • la capacité à ressentir ce que ressent l'autre, en se mettant à sa place d'une certaine manière. Soit indirectement par résonance avec notre propre vécu. Soit directement lorsqu'on a l'impression d'absorber les états émotionnels des autres comme 'une éponge' (les "empathe")

Ces deux premiers sens du mot sont surtout utilisés en psychologie, sciences sociales et cognitives.

  • la capacité à avoir une posture intérieure de présence et d'attention ouverte vers l'autre, d'accueil de ce qu'il ou elle vit, de reconnaissance existentielle, avec chaleur, en étant distinct et proche, sans interférer avec ce que ressent l'autre ni rien ajouter de ce qui viendrait de nous : un espace ouvert à l'autre par et dans notre présence.

De cette dernière posture découle ce qui est appelé "écoute empathique" (en CNV en particulier). C'est dans ce sens que Mashall Rosenberg et Issâ Padovani utilisent le mot "empathie". On peut y trouver des reformulations et un guidage non directif qui permettent à l'écouté·e de clarifier ce qui est présent et de se sentir entendu·e et reconnu·e.

Thierry Tournebise ne préfère pas utiliser le mot empathie avec ce sens en raison des confusions atour de ce mot, en particulier avec le sens de "se mettre à la place de l'autre" et de "ressentir ce que l'autre ressent". Il utilise à place d'empathie le terme d'«état communicant», posture qu'il a beaucoup développé dans son enseignement.

J'ai découvert l'écoute empathique avec la CNV, et je l'approfondis avec la Maëusthésie : que cela soit en la recevant ou en la donnant, bien que d'une manière différente, c'est pour moi une expérience très "nourrissante" et "goûteuse" existentiellement, d'une profondeur et d'une beauté que j'apprécie et qui me touche, et c'est aussi tellement soutenant !


Photographie : Lissuin

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