Touché·e ou affecté·e ?

Photographie d'Éric Antoine

Thierry Tournebise, qui a formalisé la Maïeusthésie a souligné la différence entre être touché·e et être affecté·e : comment sentez-vous cette différence ?

 

 

 

 

Les "différenciations clés", proposées par la Communication NonViolente (CNV), m'éclairent sur ce qui peut au premier abord paraître comme une nuance, et qui pourtant découpent une différence parfois profonde entre deux conceptions ou positionnements.

J'ai apprécié d'en retrouver dans l'approche d'accompagnement et de psychothérapie qu'est la Maïeusthésie. Thierry Tournebise a insisté sur l'une d'entre elle : la distinction entre être touché·e et être affecté·e, particulièrement importante pour la posture du psychopraticien.

Il m'a été un peu difficile de distinguer les deux en moi, et je comprends maintenant que cela tient au fait que j'étais et suis encore plus facilement touché qu'affecté, quelque chose en moi me gardant d'être affecté et me laissant être touché, ceci en lien avec une sensibilité forte, mais aussi en partie une forme de protection je crois.

Mais quelles sont au juste les différences entre ces deux états ?

Je cite ici l'explication de T. Tounebise dans le glossaire de son site :

« Touché (être touché) : Il importe de savoir être touché face à son patient. Être touché par l’être, par le quelqu’un, par la révélation qu’il fait de lui-même au cours de sa thérapie. Néanmoins il convient de distinguer le fait d’être touché du fait d’être affecté. Nous sommes touchés quand notre attention se porte vers l’être, nous sommes affectés quand notre attention se porte vers son problème, son histoire ou sa douleur.

Quand le praticien identifie une part de soi qui a été blessée, il y a trois éléments à considérer : l’histoire, l’être qu’il était à cette époque, le ressenti de l’être qu’il était à cette époque. L’attention du praticien n’est sensée se porter ni vers la circonstance, ni vers le ressenti douloureux (sinon il tombe dans l’affect), mais vers l’être qui avait ce ressenti. (…) »

Il est question ici d'un contexte d'accompagnement psychologique, néanmoins cette distinction est valable quelque soit la situation.

Lorsque je suis affecté je suis dans une forme de réaction et de distance, alors que lorsque je me sens touché, toute ma présence et mon accueil sont offerts à l'autre, dans une proximité.

 

Parvenez-vous aussi à sentir intérieurement cette différence ?

 


 

Ma fiche sur la manière dont je comprends et perçois cette différenciation clé :

 

 

Photographie : Éric Antoine
 

1 commentaire

#1  - Cécile a dit :

Merci beaucoup Loïc pour cet article qui me permet de réaliser que je suis très souvent touchée sans pour autant être affectée... J'ai parfois pu penser qu'il s'agissait d'une forme de froideur, de distance peut-être... Et en te lisant, je réalise que c'est plutôt une qualité! ça me réjouit!!!
En effet, je ne pleure pas au même moment que les autres... Je me tiens à distance des histoires qui sont racontées, ne voyant aucun intérêt à y plonger dedans, qu'elles soient horribles ou merveilleuses... Par contre, je pleure lorsque j'entends, que je sens ou que je vois quelqu'un exprimer sa vérité... ça me touche tellement!!! Je suis toujours en gratitude immense dans ces moments <3<3<3
Alors, je te redis Merci!
Merci d'avoir mis cet éclairage sur ces mots et ce baume sur mon coeur, qui me fait aimer ma façon de me relier aux autres et me la rend légitime.
Youpiiiii!!!
Cécile, pleine de gratitude joyeuse!

Répondre

Écrire un commentaire

Quelle est le troisième caractère du mot bm12kw ?