Se prendre les vagues
Ces vagues, celles avec lesquelles on ne peut glisser ou plonger, que l'on se prend en plein.
On résiste au choc, elles nous contournent avec un fracas d'écume, nous emportent ou nous brassent lorsque notre assise en est renversée. Qu'elles dépassent nos limites et nous en sommes blessé·es. Elles ne font que passer pourtant, et tôt ou tard nous nous retrouvons à flot, avec pour longtemps parfois en soi la blancheur ou l'amer de leurs écumes.
Cet été je suis allé dans ces vagues, des vraies, dans l'océan, à dessein sans chercher à glisser ni les éviter. Comme, enfant, j'aimais cette force, ces tumultes qui me brassaient en tout sens, au point de ne plus savoir où était la surface, dans une explosion de bulles et d'écume. J'aimais cette puissance à la juste douceur qui m'emportait sans me blesser, l'exploration de la limite à partir de laquelle cela deviendrait réellement dangereux. C'était entre tempête et grande marée, drapeau jaune et rouge, je voulais retrouver ces sensations, vivifiantes.
