Attention


« L’attention, à son plus haut degré, est la même chose que la prière. » (OE, VI-2, 297)




L’attention véritable

« L’attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l’objet, à maintenir en soi-même à proximité de la pensée, mais à un niveau inférieur et sans contact avec elle, les diverses connaissances acquises qu’on est forcé d’utiliser. » (à propos de l’attention dans le travail scolaire, AD5 92-93)

« Il y a quelque chose dans notre âme qui répugne à la véritable attention beaucoup plus violemment que la chair ne répugne à la fatigue. Ce quelque chose est beaucoup plus proche du mal que la chair. C’est pourquoi, toutes les fois qu’on fait vraiment attention, on détruit du mal en soi. »
(AD5, 92)


Attention et foi

« Quand on écoute du Bach ou une mélodie grégorienne, toutes les facultés de l’âme se taisent et se tendent pour appréhender cette chose parfaitement belle, chacune à sa façon. L’intelligence entre autres ; elle n’y trouve rien à affirmer et à nier, mais elle s’en nourrit.
La foi ne doit-elle pas être une adhésion de cette espèce ?
On dégrade les mystères de la foi en en faisant un objet d’affirmation ou de négation, alors qu’ils doivent être un objet de contemplation. »
(OE, VI-2, 348)

« L’attention, à son plus haut degré, est la même chose que la prière. Elle suppose la foi et l’amour.
Il s’y trouve lié une autre liberté que celle du choix. A savoir la grâce. »
(OE, VI-2, 297)



S’abstenir de tuer les pensées précieuses

« On ne peut pas penser sans mouvement. Donc on tue en soi-même les pensées qu’on n’exprime pas par des actes toutes les fois qu’il est possible de les exprimer. Comme le corps à un moment donné n’a qu’une attitude, chacun de nos actes est un massacreur de pensée, car chacun en exclut une infinité d’autres et empêche dans ce moment les pensées correspondantes d’arriver à l’existence. Il faut s’abstenir de tuer les pensées précieuses, s’abstenir de produire au monde des pensées viles, souillées d’irréel, basses. » (OE, VI-1, 330)


« (...) un critère dont l’application est universelle et sûre ; il consiste, pour apprécier une chose quelconque, à tenter de discerner la proportion de bien contenue, non dans la chose elle-même, mais dans les mobiles de l’effort qui l’a produite. Car autant il y a de bien dans le mobile, autant il y en a dans dans la chose elle même, et non davantage. (...).
Mais la conception qui domine une activité, conception qui généralement n’est pas secrète, est compatible avec certains mobiles et non avec d’autres ; il en est qu’elle exclut par nécessité, par la nature des choses.
Il s’agit donc d’une analyse qui mène à apprécier le produit d’une activité humaine particulière par l’examen des mobiles compatibles avec la conception qui y préside.
De cette analyse découle une méthode pour améliorer les hommes - peuples et individus, et soi-même pour commencer - en modifiant les conceptions de manière à faire jouer les mobiles les plus purs.
La certitude que toute conception incompatible avec des mobiles vraiment purs est elle-même entachée d’erreur est le premier article de foi. »
(E2, 317-318).